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Besançon : Les chiffres de la discorde

Elle les avait sondés par deux fois : en février 2011 avant que les grandes manœuvres ne commencent, puis en octobre 2012 quand les premiers rails sortaient déjà de terre.
Volontaire pour étudier l'évolution de l'activité de plusieurs centaines de commerçants, artisans, entrepreneurs (…) situés dans un périmètre de 200 m autour du chantier du tramway, la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) du Doubs rendait compte hier du bilan de son enquête, qui sera par ailleurs reconduite au printemps 2014.

Répartition des 560 établissements recensés :
57 % au centre-ville (intérieur de la boucle + quartier Battant)
30 % à l'Est (Chaprais, Palente, Marnières)
13 % à l'Ouest (Chazals, Planoise, Grette)

Bilan comptable (toutes zones confondues) :
12 % ont constaté une hausse de leur chiffre d'affaires
22 % ont constaté une stabilité de leur chiffre d'affaires
66 % ont constaté une baisse de leur chiffre d'affaires

78 % ont aussi constaté un changement de clientèle accompagné d'une baisse de fréquentation.

Evolution de l'activité commerciale :
31 créations d'entreprises
59 cessations d'activité dont : 28 fermetures, 19 liquidations judiciaires, 12 délocalisations

Conséquence de situations financières en dents de scie et d'un déficit de 22 points de vente par rapport à 2011, la CCI évoque ainsi la disparition de 200 emplois depuis que les travaux d'aménagement ont commencé (soit 8,5 % des 2 424 emplois initialement décomptés). L'entière faute du tram ? Si son enquête a de toute évidence été pensée pour le démontrer et l'inculquer à qui veut l'entendre, l'organisme préfère officiellement tenir un discours plus contrasté où « conjoncture économique » et « nouveaux réflexes d'achat » ont également leur part de responsabilité. Pour le reste, on vous prie de croire qu' « à un an des municipales, [tous] ces chiffres [n'ont pas pour vocation de favoriser] la récupération politique ».

En attendant, Michel Omouri, conseiller municipal (UMP) de la ville de Besançon et soutien indéfectible de Pascal Bonnet pour les prochaines élections, ne s'est pas fait prier pour servir sa cause et celle de son candidat. Les révélations du CCI ? Déjà croustillantes mais trop fadasses encore. Regrettant que l'étude n'ait pas été menée dès août 2010 (période des premières difficultés d'accès et de circulation selon lui), l'élu de l'opposition prétend pour sa part que 639 emplois ont été détruits depuis les premières perturbations.

Quelqu'un d'autre pour faire grimper l'enchère ?

C.R
Publié le jeudi 7 février 2013 à 15h31

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